Pourquoi trois ministres fédéraux sont-ilssi sourds ? Veulent-ilsla mort des libraires-presse ? Les 2.000 libraires-presse de Belgique et leurs client(e)s quotidien(ne)s sont en droit de s’interroger. La raison : le traitement inéquitable dont ils font l’objet et donc, à termes, le danger de disparition que MM. Dermagne, Vandenbroucke et Van Quickenborne, leur font subir. Pourtant, le citoyen belge considère ces commerces de proximité comme primordiaux pour la cohésion du tissu social et de la qualité de vie.
Les libraires-presse interpellent donc aujourd’hui ces ministres sur la surdité dont ils font preuve à leur égard. Avec des arguments et une pétition afin d’équiper le trio ministériel d’appareils auditifs.
Le premier concerné, Pierre-Yves Dermagne, Ministre de l’Economie, accorde une subvention annuelle de 125 millions d'euros à bpost pour soutenir la distribution de journaux et magazines par abonnement. En revanche, les libraires-presse paient un forfait annuel de plus de 4.000€ par point de vente à AMP, filiale de bpost, pour la livraison des journaux et magazines dans les magasins via des camionnettes déjà payées par la subvention. Manifestement, le ministre ne compte pas donner d’explication argumentée à ce qui ressemble à un traitement inéquitable des libraires-presse.
Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la Santé, est le deuxième interpellé. Celui-ci interdit aux libraires-presse de communiquer avec les fumeurs adultes pour les orienter vers les produits alternatifs. Les libraires-presse sont pourtant au contact quotidien des fumeurs. Les experts scientifiques belges sont unanimes pour affirmer que les e-cigarettes, les sachets de nicotine et les tabacs chauffés sont bien moins nocifs pour la santé que le tabac traditionnel. Il semble cependant que M. Vandenbroucke refuse d’envisager que les libraires-presse soient des partenaires au service d’une politique de santé publique.
Troisième ministre apostrophé, Vincent Van Quickenborne, Ministre de la Justice, en charge de la législation sur les paris sportifs. Il impose dans ce cadre des restrictions aux libraires-presse, entre autre concernant le chiffre d’affaire annuel maximum et l'espace publicitaire limité. Par contre, chacun peut placer des paris sportifs en ligne, sans limites, sans que le Ministre en charge s’en émeuve. Là aussi, les libraires-presse voient un traitement inégal face auquel le Ministre reste sourd.
À l’heure où bon nombre de discours ont le terme "commerce de proximité" pour argument, et ce sera d’autant plus vrai à l’approche des élections de 2024, les 2.000 libraires-presse de Belgique (rappelons qu’au moins un libraire-presse ferme boutique chaque semaine) ont donc décidé, avec l’appui de leurs clients, de se faire entendre par les autorités fédérales. Celles-ci, avec ce nouveau dispositif, tendrontelles une oreille enfin attentive ?
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